La Nouvelle-Zélande a fait part de ses inquiétudes le 20 juin quant au fait que l’acquisition d‘Activision Blizzard par Microsoft pourrait caler pour la troisième fois en autant de mois. L’accord de 69 milliards de dollars est en suspens depuis avril, lorsque l’Autorité britannique de la concurrence et des marchés (CMA) a bloqué l’offre de Microsoft sur Activision Blizzard pour des raisons antitrust.
Quelques semaines plus tard, la FTC a déposé une injonction visant à empêcher le géant de la technologie de conclure l’accord immédiatement. En réponse à la demande, un tribunal fédéral de San Francisco a temporairement interdit à Microsoft d’acquérir Activision Blizzard jusqu’à ce qu’il se prononce sur la demande fin juin.
La Commission du commerce de Nouvelle-Zélande pourrait s’ajouter à cette liste croissante d’obstacles juridiques et réglementaires à la transaction, puisqu’elle vient de publier un rapport préliminaire de sa propre enquête sur l’opération, qui fait état de nombreuses préoccupations concernant l’acquisition. L’autorité de régulation a révélé que son enquête en cours vise actuellement à déterminer si l’achat d’Activision Blizzard par Microsoft aurait un impact matériel sur la concurrence dans le secteur des jeux en nuage en raison de ses « effets verticaux ».
Pour plus de clarté, la verticalité mentionnée ici fait référence à l’intégration de la chaîne d’approvisionnement ; dans le contexte du cloud gaming, l’opération constitue une fusion verticale, puisque Microsoft exploite le service de cloud gaming Xbox, qui peut bénéficier du contenu de jeu d’Activision Blizzard. En conséquence, la New Zealand Commerce Commission tente de déterminer si l’acquisition d’Activision Blizzard donnerait trop de poids à Xbox dans l’industrie naissante du cloud gaming.
La CMA a avancé un argument similaire pour justifier sa décision de bloquer la tentative d’OPA en avril dernier. La récente demande d’injonction de la FTC et le rapport initial de la Commission du commerce de Nouvelle-Zélande ont cité l’opposition de la CMA à l’accord comme l’une des raisons de la réticence des agences à approuver l’accord de 69 milliards de dollars.
Malgré ces difficultés, le sort de l’opération est loin d’être certain, d’autant plus que la proposition de rachat a déjà été approuvée par des dizaines de pays à travers le monde. Les dernières approbations proviennent de l’Union européenne, de la Chine et de la Corée du Sud, qui ont toutes donné le feu vert à Microsoft pour acheter Activision Blizzard au printemps dernier. La Commission néo-zélandaise du commerce a jusqu’au 17 juillet pour annoncer si elle a l’intention de rejoindre la liste des pays ayant approuvé l’accord, à condition qu’elle ne repousse pas ce délai.